Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus,
qui est appelé Christ.
Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu’à
David, quatorze générations depuis David jusqu’à la déportation à
Babylone, et quatorze générations depuis la déportation à Babylone
jusqu’au Christ.
Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus Christ. Marie,
sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du
Saint Esprit, avant qu’ils eussent habité ensemble.
Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas
la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle.
Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe,
et dit: Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie,
ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint Esprit;
elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus; c’est
lui qui sauvera son peuple de ses péchés.
Tout cela arriva afin que s’accomplît ce que le Seigneur avait
annoncé par le prophète:
Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui
donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous.
Joseph s’étant réveillé fit ce que l’ange du Seigneur lui avait
ordonné, et il prit sa femme avec lui.
Mais il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils,
auquel il donna le nom de Jésus.
Matthieu 2
Jésus étant né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode, voici
des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem,
et dirent: Où est le roi des Juifs qui vient de naître? car nous
avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l’adorer.
Le roi Hérode, ayant appris cela, fut troublé, et tout Jérusalem
avec lui.
Il assembla tous les principaux sacrificateurs et les scribes du
peuple, et il s’informa auprès d’eux où devait naître le Christ.
Ils lui dirent: A Bethléhem en Judée; car voici ce qui a été écrit
par le prophète:
Et toi, Bethléhem, terre de Juda, Tu n’es certes pas la moindre
entre les principales villes de Juda, Car de toi sortira un chef Qui
paîtra Israël, mon peuple.
Alors Hérode fit appeler en secret les mages, et s’enquit
soigneusement auprès d’eux depuis combien de temps l’étoile
brillait.
Puis il les envoya à Bethléhem, en disant: Allez, et prenez des
informations exactes sur le petit enfant; quand vous l’aurez trouvé,
faites-le-moi savoir, afin que j’aille aussi moi-même l’adorer.
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici, l’étoile qu’ils
avaient vue en Orient marchait devant eux jusqu’à ce qu’étant arrivée
au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s’arrêta.
Quand ils aperçurent l’étoile, ils furent saisis d’une très grande
joie.
Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa
mère, se prosternèrent et l’adorèrent; ils ouvrirent ensuite leurs
trésors, et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la
myrrhe.
Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Lorsqu’ils furent partis, voici, un ange du Seigneur apparut en
songe à Joseph, et dit: Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère,
fuis en Égypte, et restes-y jusqu’à ce que je te parle; car Hérode
cherchera le petit enfant pour le faire périr.
Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se
retira en Égypte.
Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode, afin que s’accomplît ce que le
Seigneur avait annoncé par le prophète: J’ai appelé mon fils hors
d’Égypte.
Alors Hérode, voyant qu’il avait été joué par les mages, se mit dans
une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et
au-dessous qui étaient à Bethléhem et dans tout son territoire, selon la
date dont il s’était soigneusement enquis auprès des mages.
Alors s’accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le
prophète:
On a entendu des cris à Rama, Des pleurs et de grandes lamentations:
Rachel pleure ses enfants, Et n’a pas voulu être consolée, Parce qu’ils
ne sont plus.
Quand Hérode fut mort, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à
Joseph, en Égypte,
et dit: Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et va dans le
pays d’Israël, car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont
morts.
Joseph se leva, prit le petit enfant et sa mère, et alla dans le
pays d’Israël.
Mais, ayant appris qu’Archélaüs régnait sur la Judée à la place
d’Hérode, son père, il craignit de s’y rendre; et, divinement averti en
songe, il se retira dans le territoire de la Galilée,
et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que
s’accomplît ce qui avait été annoncé par les prophètes: Il sera appelé
Nazaréen.
Matthieu 3
En ce temps-là parut Jean Baptiste, prêchant dans le désert de
Judée.
Il disait: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.
Jean est celui qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète,
lorsqu’il dit: C’est ici la voix de celui qui crie dans le désert:
Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.
Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir
autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel
sauvage.
Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des
environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui;
et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans
le fleuve du Jourdain.
Mais, voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de
sadducéens, il leur dit: Races de vipères, qui vous a appris à fuir la
colère à venir?
Produisez donc du fruit digne de la repentance,
et ne prétendez pas dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour
père! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des
enfants à Abraham.
Déjà la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui
ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise d’eau, pour vous amener à la repentance; mais
celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas
digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint Esprit et
de feu.
Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera son
blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne
s’éteint point.
Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être
baptisé par lui.
Mais Jean s’y opposait, en disant: C’est moi qui ai besoin d’être
baptisé par toi, et tu viens à moi!
Jésus lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est
convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et
Jean ne lui résista plus.
Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les
cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une
colombe et venir sur lui.
Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est
mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection.
Matthieu 4
Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté
par le diable.
Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut
faim.
Le tentateur, s’étant approché, lui dit: Si tu es Fils de Dieu,
ordonne que ces pierres deviennent des pains.
Jésus répondit: Il est écrit: L’homme ne vivra pas de pain
seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut
du temple,
et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est
écrit: Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet; Et ils te
porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une
pierre.
Jésus lui dit: Il est aussi écrit: Tu ne tenteras point le
Seigneur, ton Dieu.
Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui
montra tous les royaumes du monde et leur gloire,
et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et
m’adores.
Jésus lui dit: Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras
le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.
Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de
Jésus, et le servaient.
Jésus, ayant appris que Jean avait été livré, se retira dans la
Galilée.
Il quitta Nazareth, et vint demeurer à Capernaüm, située près de la
mer, dans le territoire de Zabulon et de Nephthali,
afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le
prophète:
Le peuple de Zabulon et de Nephthali, De la contrée voisine de la
mer, du pays au delà du Jourdain, Et de la Galilée des Gentils,
Ce peuple, assis dans les ténèbres, A vu une grande lumière; Et sur
ceux qui étaient assis dans la région et l’ombre de la mort La lumière
s’est levée.
Dès ce moment Jésus commença à prêcher, et à dire:
Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.
Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères,
Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la
mer; car ils étaient pêcheurs.
Il leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs
d’hommes.
Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent.
De là étant allé plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils
de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient dans une barque avec
Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets.
Il les appela, et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et
le suivirent.
Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues,
prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et
toute infirmité parmi le peuple.
Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amenait tous
ceux qui souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des
démoniaques, des lunatiques, des paralytiques; et il les
guérissait.
Une grande foule le suivit, de la Galilée, de la Décapole, de
Jérusalem, de la Judée, et d’au delà du Jourdain.
Matthieu 5
Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne; et, après qu’il se fut
assis, ses disciples s’approchèrent de lui.
Puis, ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit:
Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à
eux!
Heureux les affligés, car ils seront consolés!
Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre!
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront
rassasiés!
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront
miséricorde!
Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront
Dieu!
Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils
de Dieu!
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume
des cieux est à eux!
Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous
persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause
de moi.
Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre
récompense sera grande dans les cieux; car c’est ainsi qu’on a persécuté
les prophètes qui ont été avant vous.
Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur,
avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et
foulé aux pieds par les hommes.
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne
ne peut être cachée;
et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau,
mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont
dans la maison.
Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils
voient vos bonnes oeuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans
les cieux.
Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les
prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.
Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne
passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul
trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé.
Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit
dans le royaume des cieux; mais celui qui les observera, et qui
enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume
des cieux.
Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des
scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des
cieux.
Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens: Tu ne tueras
point; celui qui tuera mérite d’être puni par les juges.
Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son
frère mérite d’être puni par les juges; que celui qui dira à son frère:
Raca! mérite d’être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira:
Insensé! mérite d’être puni par le feu de la géhenne.
Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te
souviennes que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te
réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton
offrande.
Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es
en chemin avec lui, de peur qu’il ne te livre au juge, que le juge ne te
livre à l’officier de justice, et que tu ne sois mis en
prison.
Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies
payé le dernier quadrant.
Vous avez appris qu’il a été dit: Tu ne commettras point
d’adultère.
Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la
convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur.
Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le
et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de
tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la
géhenne.
Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute,
coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un
seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la
géhenne.
Il a été dit: Que celui qui répudie sa femme lui donne une
lettre de divorce.
Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour
cause d’infidélité, l’expose à devenir adultère, et que celui qui épouse
une femme répudiée commet un adultère.
Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens: Tu ne te
parjureras point, mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de ce que tu
as déclaré par serment.
Mais moi, je vous dis de ne jurer aucunement, ni par le ciel,
parce que c’est le trône de Dieu;
ni par la terre, parce que c’est son marchepied; ni par
Jérusalem, parce que c’est la ville du grand roi.
Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou
noir un seul cheveu.
Que votre parole soit oui, oui, non, non; ce qu’on y ajoute
vient du malin.
Vous avez appris qu’il a été dit: oeil pour oeil, et dent pour
dent.
Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si
quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi
l’autre.
Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau.
Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec
lui.
Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui
veut emprunter de toi.
Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu
haïras ton ennemi.
Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous
maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux
qui vous maltraitent et qui vous persécutent,
afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il
fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense
méritez-vous? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même?
Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous
d’extraordinaire? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même?
Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est
parfait.
Matthieu 6
Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour
en être vus; autrement, vous n’aurez point de récompense auprès de votre
Père qui est dans les cieux.
Lors donc que tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette
devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les
rues, afin d’être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité,
ils reçoivent leur récompense.
Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce
que fait ta droite,
afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père, qui voit
dans le secret, te le rendra.
Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui
aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour
être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur
récompense.
Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et
prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans
le secret, te le rendra.
En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les
païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront
exaucés.
Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez
besoin, avant que vous le lui demandiez.
Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux
cieux! Que ton nom soit sanctifié;
que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre
comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien;
pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à
ceux qui nous ont offensés;
ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car
c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la
puissance et la gloire. Amen!
Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste
vous pardonnera aussi;
mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous
pardonnera pas non plus vos offenses.
Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les
hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux
hommes qu’ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur
récompense.
Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton
visage,
afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père
qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te
le rendra.
Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la
rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent;
mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la
rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne
dérobent.
Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur.
L’oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout
ton corps sera éclairé;
mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans
les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien
seront grandes ces ténèbres!
Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et
aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne
pouvez servir Dieu et Mamon.
C’est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie
de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus.
La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le
vêtement?
Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent,
et ils n’amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les
nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux?
Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la
durée de sa vie?
Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Considérez
comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne
filent;
cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire,
n’a pas été vêtu comme l’un d’eux.
Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui existe aujourd’hui
et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte
raison, gens de peu de foi?
Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que
mangerons-nous? que boirons-nous? de quoi serons-nous vêtus?
Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent.
Votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et
toutes ces choses vous seront données par-dessus.
Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura
soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.
Matthieu 7
Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés.
Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous
mesurera avec la mesure dont vous mesurez.
Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’oeil de ton frère, et
n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil?
Ou comment peux-tu dire à ton frère: Laisse-moi ôter une paille
de ton oeil, toi qui as une poutre dans le tien?
Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu
verras comment ôter la paille de l’oeil de ton frère.
Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos
perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, ne
se retournent et ne vous déchirent.
Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez;
frappez, et l’on vous ouvrira.
Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on
ouvre à celui qui frappe.
Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s’il lui demande
du pain?
Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un
serpent?
Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes
choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est
dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui
demandent.
Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous,
faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes.
Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux
est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui
entrent par là.
Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la
vie, et il y en a peu qui les trouvent.
Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement
de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs.
Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins
sur des épines, ou des figues sur des chardons?
Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte
de mauvais fruits.
Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais
arbre porter de bons fruits.
Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au
feu.
C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous
dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon
Père qui est dans les cieux.
Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur,
n’avons-nous pas prophétisé par ton nom? n’avons-nous pas chassé des
démons par ton nom? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par
ton nom?
Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus,
retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.
C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les
met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison
sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont
soufflé et se sont jetés contre cette maison: elle n’est point tombée,
parce qu’elle était fondée sur le roc.
Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas
en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur
le sable.
La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont
soufflé et ont battu cette maison: elle est tombée, et sa ruine a été
grande.
Après que Jésus eut achevé ces discours, la foule fut frappée de sa
doctrine;
car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs
scribes.
Matthieu 8
Lorsque Jésus fut descendu de la montagne, une grande foule le
suivit.
Et voici, un lépreux s’étant approché se prosterna devant lui, et
dit: Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur.
Jésus étendit la main, le toucha, et dit: Je le veux, sois
pur. Aussitôt il fut purifié de sa lèpre.
Puis Jésus lui dit: Garde-toi d’en parler à personne; mais va te
montrer au sacrificateur, et présente l’offrande que Moïse a prescrite,
afin que cela leur serve de témoignage.
Comme Jésus entrait dans Capernaüm, un centenier l’aborda,
le priant et disant: Seigneur, mon serviteur est couché à la maison,
atteint de paralysie et souffrant beaucoup.
Jésus lui dit: J’irai, et je le guérirai.
Le centenier répondit: Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres
sous mon toit; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera
guéri.
Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j’ai des soldats sous mes
ordres; et je dis à l’un: Va! et il va; à l’autre: Viens! et il vient;
et à mon serviteur: Fais cela! et il le fait.
Après l’avoir entendu, Jésus fut dans l’étonnement, et il dit à ceux
qui le suivaient: Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai
pas trouvé une aussi grande foi.
Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l’orient et de
l’occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le
royaume des cieux.
Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du
dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Puis Jésus dit au centenier: Va, qu’il te soit fait selon ta
foi. Et à l’heure même le serviteur fut guéri.
Jésus se rendit ensuite à la maison de Pierre, dont il vit la
belle-mère couchée et ayant la fièvre.
Il toucha sa main, et la fièvre la quitta; puis elle se leva, et le
servit.
Le soir, on amena auprès de Jésus plusieurs démoniaques. Il chassa
les esprits par sa parole, et il guérit tous les malades,
afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le
prophète: Il a pris nos infirmités, et il s’est chargé de nos
maladies.
Jésus, voyant une grande foule autour de lui, donna l’ordre de
passer à l’autre bord.
Un scribe s’approcha, et lui dit: Maître, je te suivrai partout où
tu iras.
Jésus lui répondit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux
du ciel ont des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa
tête.
Un autre, d’entre les disciples, lui dit: Seigneur, permets-moi
d’aller d’abord ensevelir mon père.
Mais Jésus lui répondit: Suis-moi, et laisse les morts ensevelir
leurs morts.
Il monta dans la barque, et ses disciples le suivirent.
Et voici, il s’éleva sur la mer une si grande tempête que la barque
était couverte par les flots. Et lui, il dormait.
Les disciples s’étant approchés le réveillèrent, et dirent:
Seigneur, sauve-nous, nous périssons!
Il leur dit: Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi?
Alors il se leva, menaça les vents et la mer, et il y eut un grand
calme.
Ces hommes furent saisis d’étonnement: Quel est celui-ci,
disaient-ils, à qui obéissent même les vents et la mer?
Lorsqu’il fut à l’autre bord, dans le pays des Gadaréniens, deux
démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent au-devant de lui. Ils
étaient si furieux que personne n’osait passer par là.
Et voici, ils s’écrièrent: Qu’y a-t-il entre nous et toi, Fils de
Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps?
Il y avait loin d’eux un grand troupeau de pourceaux qui
paissaient.
Les démons priaient Jésus, disant: Si tu nous chasses, envoie-nous
dans ce troupeau de pourceaux.
Il leur dit: Allez! Ils sortirent, et entrèrent dans les
pourceaux. Et voici, tout le troupeau se précipita des pentes escarpées
dans la mer, et ils périrent dans les eaux.
Ceux qui les faisaient paître s’enfuirent, et allèrent dans la ville
raconter tout ce qui s’était passé et ce qui était arrivé aux
démoniaques.
Alors toute la ville sortit à la rencontre de Jésus; et, dès qu’ils
le virent, ils le supplièrent de quitter leur territoire.
Matthieu 9
Jésus, étant monté dans une barque, traversa la mer, et alla dans sa
ville.
Et voici, on lui amena un paralytique couché sur un lit. Jésus,
voyant leur foi, dit au paralytique: Prends courage, mon enfant, tes
péchés te sont pardonnés.
Sur quoi, quelques scribes dirent au dedans d’eux: Cet homme
blasphème.
Et Jésus, connaissant leurs pensées, dit: Pourquoi avez-vous de
mauvaises pensées dans vos coeurs?
Car, lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés sont
pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche?
Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre
le pouvoir de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il au
paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison.
Et il se leva, et s’en alla dans sa maison.
Quand la foule vit cela, elle fut saisie de crainte, et elle
glorifia Dieu, qui a donné aux hommes un tel pouvoir.
De là étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des
péages, et qui s’appelait Matthieu. Il lui dit: Suis-moi. Cet
homme se leva, et le suivit.
Comme Jésus était à table dans la maison, voici, beaucoup de
publicains et de gens de mauvaise vie vinrent se mettre à table avec lui
et avec ses disciples.
Les pharisiens virent cela, et ils dirent à ses disciples: Pourquoi
votre maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise
vie?
Ce que Jésus ayant entendu, il dit: Ce ne sont pas ceux qui se
portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades.
Allez, et apprenez ce que signifie: Je prends plaisir à la
miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des
justes, mais des pécheurs.
Alors les disciples de Jean vinrent auprès de Jésus, et dirent:
Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples
ne jeûnent point?
Jésus leur répondit: Les amis de l’époux peuvent-ils s’affliger
pendant que l’époux est avec eux? Les jours viendront où l’époux leur
sera enlevé, et alors ils jeûneront.
Personne ne met une pièce de drap neuf à un vieil habit; car
elle emporterait une partie de l’habit, et la déchirure serait
pire.
On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres;
autrement, les outres se rompent, le vin se répand, et les outres sont
perdues; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le vin et
les outres se conservent.
Tandis qu’il leur adressait ces paroles, voici, un chef arriva, se
prosterna devant lui, et dit: Ma fille est morte il y a un instant; mais
viens, impose-lui les mains, et elle vivra.
Jésus se leva, et le suivit avec ses disciples.
Et voici, une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans
s’approcha par derrière, et toucha le bord de son vêtement.
Car elle disait en elle-même: Si je puis seulement toucher son
vêtement, je serai guérie.
Jésus se retourna, et dit, en la voyant: Prends courage, ma
fille, ta foi t’a guérie. Et cette femme fut guérie à l’heure
même.
Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef, et qu’il vit les
joueurs de flûte et la foule bruyante,
il leur dit: Retirez-vous; car la jeune fille n’est pas morte,
mais elle dort. Et ils se moquaient de lui.
Quand la foule eut été renvoyée, il entra, prit la main de la jeune
fille, et la jeune fille se leva.
Le bruit s’en répandit dans toute la contrée.
Étant parti de là, Jésus fut suivi par deux aveugles, qui criaient:
Aie pitié de nous, Fils de David!
Lorsqu’il fut arrivé à la maison, les aveugles s’approchèrent de
lui, et Jésus leur dit: Croyez-vous que je puisse faire cela?
Oui, Seigneur, lui répondirent-ils.
Alors il leur toucha leurs yeux, en disant: Qu’il vous soit fait
selon votre foi.
Et leurs yeux s’ouvrirent. Jésus leur fit cette recommandation
sévère: Prenez garde que personne ne le sache.
Mais, dès qu’ils furent sortis, ils répandirent sa renommée dans
tout le pays.
Comme ils s’en allaient, voici, on amena à Jésus un démoniaque
muet.
Le démon ayant été chassé, le muet parla. Et la foule étonnée
disait: Jamais pareille chose ne s’est vue en Israël.
Mais les pharisiens dirent: C’est par le prince des démons qu’il
chasse les démons.
Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans
les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant
toute maladie et toute infirmité.
Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu’elle
était languissante et abattue, comme des brebis qui n’ont point de
berger.
Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a
peu d’ouvriers.
Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans
sa moisson.
Matthieu 10
Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de
chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute
infirmité.
Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon appelé Pierre,
et André, son frère; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère;
Philippe, et Barthélemy; Thomas, et Matthieu, le publicain; Jacques,
fils d’Alphée, et Thaddée;
Simon le Cananite, et Judas l’Iscariot, celui qui livra Jésus.
Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les
instructions suivantes: N’allez pas vers les païens, et n’entrez pas
dans les villes des Samaritains;
allez plutôt vers les brebis perdues de la maison
d’Israël.
Allez, prêchez, et dites: Le royaume des cieux est
proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les
lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez
gratuitement.
Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie, dans vos
ceintures;
ni sac pour le voyage, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâton;
car l’ouvrier mérite sa nourriture.
Dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous
s’il s’y trouve quelque homme digne de vous recevoir; et demeurez chez
lui jusqu’à ce que vous partiez.
En entrant dans la maison, saluez-la;
et, si la maison en est digne, que votre paix vienne sur elle;
mais si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne à
vous.
Lorsqu’on ne vous recevra pas et qu’on n’écoutera pas vos
paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la
poussière de vos pieds.
Je vous le dis en vérité: au jour du jugement, le pays de Sodome
et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que cette
ville-là.
Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups.
Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les
colombes.
Mettez-vous en garde contre les hommes; car ils vous livreront
aux tribunaux, et ils vous battront de verges dans leurs
synagogues;
vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et
devant des rois, pour servir de témoignage à eux et aux
païens.
Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière
dont vous parlerez ni de ce que vous direz: ce que vous aurez à dire
vous sera donné à l’heure même;
car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père
qui parlera en vous.
Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les
enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront
mourir.
Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom; mais celui qui
persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.
Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre.
Je vous le dis en vérité, vous n’aurez pas achevé de parcourir les
villes d’Israël que le Fils de l’homme sera venu.
Le disciple n’est pas plus que le maître, ni le serviteur plus
que son seigneur.
Il suffit au disciple d’être traité comme son maître, et au
serviteur comme son seigneur. S’ils ont appelé le maître de la maison
Béelzébul, à combien plus forte raison appelleront-ils ainsi les gens de
sa maison!
Ne les craignez donc point; car il n’y a rien de caché qui ne
doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu.
Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour; et
ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits.
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer
l’âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans
la géhenne.
Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou? Cependant, il n’en
tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père.
Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
Ne craignez donc point: vous valez plus que beaucoup de
passereaux.
C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le
confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux;
mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai
aussi devant mon Père qui est dans les cieux.
Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je
ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée.
Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père,
entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa
belle-mère;
et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne
de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas
digne de moi;
celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas
digne de moi.
Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa
vie à cause de moi la retrouvera.
Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit
celui qui m’a envoyé.
Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une
récompense de prophète, et celui qui reçoit un juste en qualité de juste
recevra une récompense de juste.
Et quiconque donnera seulement un verre d’eau froide à l’un de
ces petits parce qu’il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne
perdra point sa récompense.
Matthieu 11
Lorsque Jésus eut achevé de donner ses instructions à ses douze
disciples, il partit de là, pour enseigner et prêcher dans les villes du
pays.
Jean, ayant entendu parler dans sa prison des oeuvres du Christ, lui
fit dire par ses disciples:
Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un
autre?
Jésus leur répondit: Allez rapporter à Jean ce que vous entendez
et ce que vous voyez:
les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont
purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne
nouvelle est annoncée aux pauvres.
Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de
chute!
Comme ils s’en allaient, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de
Jean: Qu’êtes-vous allés voir au désert? un roseau agité par le
vent?
Mais, qu’êtes-vous allés voir? un homme vêtu d’habits précieux?
Voici, ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des
rois.
Qu’êtes-vous donc allés voir? un prophète? Oui, vous dis-je, et
plus qu’un prophète.
Car c’est celui dont il est écrit: Voici, j’envoie mon messager
devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.
Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il
n’en a point paru de plus grand que Jean Baptiste. Cependant, le plus
petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui.
Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu’à présent, le royaume des
cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en s’emparent.
Car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu’à
Jean;
et, si vous voulez le comprendre, c’est lui qui est l’Élie qui
devait venir.
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
A qui comparerai-je cette génération? Elle ressemble à des
enfants assis dans des places publiques, et qui, s’adressant à d’autres
enfants,
disent: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas
dansé; nous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas
lamentés.
Car Jean est venu, ne mangeant ni ne buvant, et ils disent: Il a
un démon.
Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et ils disent:
C’est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de
mauvaise vie. Mais la sagesse a été justifiée par ses oeuvres.
Alors il se mit à faire des reproches aux villes dans lesquelles
avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient
pas repenties.
Malheur à toi, Chorazin! malheur à toi, Bethsaïda! car, si les
miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr
et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties, en
prenant le sac et la cendre.
C’est pourquoi je vous le dis: au jour du jugement, Tyr et Sidon
seront traitées moins rigoureusement que vous.
Et toi, Capernaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel? Non. Tu seras
abaissée jusqu’au séjour des morts; car, si les miracles qui ont été
faits au milieu de toi avaient été faits dans Sodome, elle subsisterait
encore aujourd’hui.
C’est pourquoi je vous le dis: au jour du jugement, le pays de
Sodome sera traité moins rigoureusement que toi.
En ce temps-là, Jésus prit la parole, et dit: Je te loue, Père,
Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux
sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux
enfants.
Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi.
Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne
connaît le Fils, si ce n’est le Père; personne non plus ne connaît le
Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le
révéler.
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous
donnerai du repos.
Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je
suis doux et humble de coeur; et vous trouverez du repos pour vos
âmes.
Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.
Matthieu 12
En ce temps-là, Jésus traversa des champs de blé un jour de sabbat.
Ses disciples, qui avaient faim, se mirent à arracher des épis et à
manger.
Les pharisiens, voyant cela, lui dirent: Voici, tes disciples font
ce qu’il n’est pas permis de faire pendant le sabbat.
Mais Jésus leur répondit: N’avez-vous pas lu ce que fit David,
lorsqu’il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui;
comment il entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains de
proposition, qu’il ne lui était pas permis de manger, non plus qu’à ceux
qui étaient avec lui, et qui étaient réservés aux sacrificateurs
seuls?
Ou, n’avez-vous pas lu dans la loi que, les jours de sabbat, les
sacrificateurs violent le sabbat dans le temple, sans se rendre
coupables?
Or, je vous le dis, il y a ici quelque chose de plus grand que
le temple.
Si vous saviez ce que signifie: Je prends plaisir à la
miséricorde, et non aux sacrifices, vous n’auriez pas condamné des
innocents.
Car le Fils de l’homme est maître du sabbat.
Étant parti de là, Jésus entra dans la synagogue.
Et voici, il s’y trouvait un homme qui avait la main sèche. Ils
demandèrent à Jésus: Est-il permis de faire une guérison les jours de
sabbat? C’était afin de pouvoir l’accuser.
Il leur répondit: Lequel d’entre vous, s’il n’a qu’une brebis et
qu’elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne la saisira pour l’en
retirer?
Combien un homme ne vaut-il pas plus qu’une brebis! Il est donc
permis de faire du bien les jours de sabbat.
Alors il dit à l’homme: Étends ta main. Il l’étendit, et
elle devint saine comme l’autre.
Les pharisiens sortirent, et ils se consultèrent sur les moyens de
le faire périr.
Mais Jésus, l’ayant su, s’éloigna de ce lieu. Une grande foule le
suivit. Il guérit tous les malades,
et il leur recommanda sévèrement de ne pas le faire connaître,
afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le
prophète:
Voici mon serviteur que j’ai choisi, Mon bien-aimé en qui mon âme a
pris plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui, Et il annoncera la justice
aux nations.
Il ne contestera point, il ne criera point, Et personne n’entendra
sa voix dans les rues.
Il ne brisera point le roseau cassé, Et il n’éteindra point le
lumignon qui fume, Jusqu’à ce qu’il ait fait triompher la justice.
Et les nations espéreront en son nom.
Alors on lui amena un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit,
de sorte que le muet parlait et voyait.
Toute la foule étonnée disait: N’est-ce point là le Fils de
David?
Les pharisiens, ayant entendu cela, dirent: Cet homme ne chasse les
démons que par Béelzébul, prince des démons.
Comme Jésus connaissait leurs pensées, il leur dit: Tout royaume
divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou maison divisée
contre elle-même ne peut subsister.
Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même; comment
donc son royaume subsistera-t-il?
Et si moi, je chasse les démons par Béelzébul, vos fils, par qui
les chassent-ils? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos
juges.
Mais, si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, le
royaume de Dieu est donc venu vers vous.
Ou, comment quelqu’un peut-il entrer dans la maison d’un homme
fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort?
Alors seulement il pillera sa maison.
Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui
n’assemble pas avec moi disperse.
C’est pourquoi je vous dis: Tout péché et tout blasphème sera
pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera point
pardonné.
Quiconque parlera contre le Fils de l’homme, il lui sera
pardonné; mais quiconque parlera contre le Saint Esprit, il ne lui sera
pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir.
Ou dites que l’arbre est bon et que son fruit est bon, ou dites
que l’arbre est mauvais et que son fruit est mauvais; car on connaît
l’arbre par le fruit.
Races de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses,
méchants comme vous l’êtes? Car c’est de l’abondance du coeur que la
bouche parle.
L’homme bon tire de bonnes choses de son bon trésor, et l’homme
méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor.
Je vous le dis: au jour du jugement, les hommes rendront compte
de toute parole vaine qu’ils auront proférée.
Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu
seras condamné.
Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens prirent la parole,
et dirent: Maître, nous voudrions te voir faire un miracle.
Il leur répondit: Une génération méchante et adultère demande un
miracle; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui du prophète
Jonas.
Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le
ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours
et trois nuits dans le sein de la terre.
Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec
cette génération et la condamneront, parce qu’ils se repentirent à la
prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas.
La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec cette
génération et la condamnera, parce qu’elle vint des extrémités de la
terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que
Salomon.
Lorsque l’esprit impur est sorti d’un homme, il va par des lieux
arides, cherchant du repos, et il n’en trouve point.
Alors il dit: Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti;
et, quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée.
Il s’en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus
méchants que lui; ils entrent dans la maison, s’y établissent, et la
dernière condition de cet homme est pire que la première. Il en sera de
même pour cette génération méchante.
Comme Jésus s’adressait encore à la foule, voici, sa mère et ses
frères, qui étaient dehors, cherchèrent à lui parler.
Quelqu’un lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors, et ils
cherchent à te parler.
Mais Jésus répondit à celui qui le lui disait: Qui est ma mère,
et qui sont mes frères?
Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit: Voici ma mère
et mes frères.
Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les
cieux, celui-là est mon frère, et ma soeur, et ma mère.
Matthieu 13
Ce même jour, Jésus sortit de la maison, et s’assit au bord de la
mer.
Une grande foule s’étant assemblée auprès de lui, il monta dans une
barque, et il s’assit. Toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses, et il dit:
Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la
semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent, et la
mangèrent.
Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle
n’avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu’elle ne
trouva pas un sol profond;
mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de
racines.
Une autre partie tomba parmi les épines: les épines montèrent,
et l’étouffèrent.
Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit,
un grain cent, un autre soixante, un autre trente.
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Les disciples s’approchèrent, et lui dirent: Pourquoi leur parles-tu
en paraboles?
Jésus leur répondit: Parce qu’il vous a été donné de connaître
les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été
donné.
Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais
à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a.
C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant
ils ne voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne
comprennent.
Et pour eux s’accomplit cette prophétie d’Ésaïe: Vous entendrez
de vos oreilles, et vous ne comprendrez point; Vous regarderez de vos
yeux, et vous ne verrez point.
Car le coeur de ce peuple est devenu insensible; Ils ont endurci
leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, De peur qu’ils ne voient de
leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, Qu’ils ne comprennent
de leur coeur, Qu’ils ne se convertissent, et que je ne les
guérisse.
Mais heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos
oreilles, parce qu’elles entendent!
Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont
désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous
entendez, et ne l’ont pas entendu.
Vous donc, écoutez ce que signifie la parabole du
semeur.
Lorsqu’un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend
pas, le malin vient et enlève ce qui a été semé dans son coeur: cet
homme est celui qui a reçu la semence le long du chemin.
Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c’est
celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie;
mais il n’a pas de racines en lui-même, il manque de
persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à
cause de la parole, il y trouve une occasion de chute.
Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui
entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des
richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui
entend la parole et la comprend; il porte du fruit, et un grain en donne
cent, un autre soixante, un autre trente.
Il leur proposa une autre parabole, et il dit: Le royaume des
cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son
champ.
Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de
l’ivraie parmi le blé, et s’en alla.
Lorsque l’herbe eut poussé et donné du fruit, l’ivraie parut
aussi.
Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire:
Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ? D’où vient
donc qu’il y a de l’ivraie?
Il leur répondit: C’est un ennemi qui a fait cela. Et les
serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l’arracher?
Non, dit-il, de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne
déraciniez en même temps le blé.
Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et,
à l’époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d’abord
l’ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans
mon grenier.
Il leur proposa une autre parabole, et il dit: Le royaume des
cieux est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et semé dans
son champ.
C’est la plus petite de toutes les semences; mais, quand il a
poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte
que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches.
Il leur dit cette autre parabole: Le royaume des cieux est
semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de
farine, jusqu’à ce que la pâte soit toute levée.
Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui
parlait point sans parabole,
afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète:
J’ouvrirai ma bouche en paraboles, Je publierai des choses cachées
depuis la création du monde.
Alors il renvoya la foule, et entra dans la maison. Ses disciples
s’approchèrent de lui, et dirent: Explique-nous la parabole de l’ivraie
du champ.
Il répondit: Celui qui sème la bonne semence, c’est le Fils de
l’homme;
le champ, c’est le monde; la bonne semence, ce sont les fils du
royaume; l’ivraie, ce sont les fils du malin;
l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable; la moisson, c’est la
fin du monde; les moissonneurs, ce sont les anges.
Or, comme on arrache l’ivraie et qu’on la jette au feu, il en
sera de même à la fin du monde.
Le Fils de l’homme enverra ses anges, qui arracheront de son
royaume tous les scandales et ceux qui commettent l’iniquité:
et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des
pleurs et des grincements de dents.
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume
de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre
entende.
Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans
un champ. L’homme qui l’a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va
vendre tout ce qu’il a, et achète ce champ.
Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui
cherche de belles perles.
Il a trouvé une perle de grand prix; et il est allé vendre tout
ce qu’il avait, et l’a achetée.
Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans
la mer et ramassant des poissons de toute espèce.
Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent; et, après s’être
assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils
jettent ce qui est mauvais.
Il en sera de même à la fin du monde. Les anges viendront
séparer les méchants d’avec les justes,
et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des
pleurs et des grincements de dents.
Avez-vous compris toutes ces choses?Oui,
répondirent-ils.
Et il leur dit: C’est pourquoi, tout scribe instruit de ce qui
regarde le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui
tire de son trésor des choses nouvelles et des choses
anciennes.
Lorsque Jésus eut achevé ces paraboles, il partit de là.
S’étant rendu dans sa patrie, il enseignait dans la synagogue, de
sorte que ceux qui l’entendirent étaient étonnés et disaient: D’où lui
viennent cette sagesse et ces miracles?
N’est-ce pas le fils du charpentier? n’est-ce pas Marie qui est sa
mère? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères?
et ses soeurs ne sont-elles pas toutes parmi nous? D’où lui viennent
donc toutes ces choses?
Et il était pour eux une occasion de chute. Mais Jésus leur dit:
Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa
maison.
Et il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu, à cause de leur
incrédulité.
Matthieu 14
En ce temps-là, Hérode le tétrarque, ayant entendu parler de Jésus,
dit à ses serviteurs: C’est Jean Baptiste!
Il est ressuscité des morts, et c’est pour cela qu’il se fait par
lui des miracles.
Car Hérode, qui avait fait arrêter Jean, l’avait lié et mis en
prison, à cause d’Hérodias, femme de Philippe, son frère,
parce que Jean lui disait: Il ne t’est pas permis de l’avoir pour
femme.
Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule, parce
qu’elle regardait Jean comme un prophète.
Or, lorsqu’on célébra l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la
fille d’Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode,
de sorte qu’il promit avec serment de lui donner ce qu’elle
demanderait.
A l’instigation de sa mère, elle dit: Donne-moi ici, sur un plat, la
tête de Jean Baptiste.
Le roi fut attristé; mais, à cause de ses serments et des convives,
il commanda qu’on la lui donne,
et il envoya décapiter Jean dans la prison.
Sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, qui la
porta à sa mère.
Les disciples de Jean vinrent prendre son corps, et l’ensevelirent.
Et ils allèrent l’annoncer à Jésus.
A cette nouvelle, Jésus partit de là dans une barque, pour se
retirer à l’écart dans un lieu désert; et la foule, l’ayant su, sortit
des villes et le suivit à pied.
Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de
compassion pour elle, et il guérit les malades.
Le soir étant venu, les disciples s’approchèrent de lui, et dirent:
Ce lieu est désert, et l’heure est déjà avancée; renvoie la foule, afin
qu’elle aille dans les villages, pour s’acheter des vivres.
Jésus leur répondit: Ils n’ont pas besoin de s’en aller;
donnez-leur vous-mêmes à manger.
Mais ils lui dirent: Nous n’avons ici que cinq pains et deux
poissons.
Et il dit: Apportez-les-moi.
Il fit asseoir la foule sur l’herbe, prit les cinq pains et les deux
poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il
rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la
foule.
Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers
pleins des morceaux qui restaient.
Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les
femmes et les enfants.
Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et
à passer avant lui de l’autre côté, pendant qu’il renverrait la
foule.
Quand il l’eut renvoyée, il monta sur la montagne, pour prier à
l’écart; et, comme le soir était venu, il était là seul.
La barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots; car
le vent était contraire.
A la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux, marchant sur
la mer.
Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent
troublés, et dirent: C’est un fantôme! Et, dans leur frayeur, ils
poussèrent des cris.
Jésus leur dit aussitôt: Rassurez-vous, c’est moi; n’ayez pas
peur!
Pierre lui répondit: Seigneur, si c’est toi, ordonne que j’aille
vers toi sur les eaux.
Et il dit: Viens! Pierre sortit de la barque, et marcha sur
les eaux, pour aller vers Jésus.
Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur; et, comme il
commençait à enfoncer, il s’écria: Seigneur, sauve-moi!
Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit: Homme de
peu de foi, pourquoi as-tu douté?
Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa.
Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus,
et dirent: Tu es véritablement le Fils de Dieu.
Après avoir traversé la mer, ils vinrent dans le pays de
Génésareth.
Les gens de ce lieu, ayant reconnu Jésus, envoyèrent des messagers
dans tous les environs, et on lui amena tous les malades.
Ils le prièrent de leur permettre seulement de toucher le bord de
son vêtement. Et tous ceux qui le touchèrent furent guéris.
Matthieu 15
Alors des pharisiens et des scribes vinrent de Jérusalem auprès de
Jésus, et dirent:
Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens?
Car ils ne se lavent pas les mains, quand ils prennent leurs repas.
Il leur répondit: Et vous, pourquoi transgressez-vous le
commandement de Dieu au profit de votre tradition?
Car Dieu a dit: Honore ton père et ta mère; et: Celui qui
maudira son père ou sa mère sera puni de mort.
Mais vous, vous dites: Celui qui dira à son père ou à sa mère:
Ce dont j’aurais pu t’assister est une offrande à Dieu, n’est pas tenu
d’honorer son père ou sa mère.
Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre
tradition.
Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a
dit:
Ce peuple m’honore des lèvres, Mais son coeur est éloigné de
moi.
C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui
sont des commandements d’hommes.
Ayant appelé à lui la foule, il lui dit: Écoutez, et
comprenez.
Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme;
mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui souille l’homme.
Alors ses disciples s’approchèrent, et lui dirent: Sais-tu que les
pharisiens ont été scandalisés des paroles qu’ils ont entendues?
Il répondit: Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste
sera déracinée.
Laissez-les: ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles;
si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une
fosse.
Pierre, prenant la parole, lui dit: Explique-nous cette
parabole.
Et Jésus dit: Vous aussi, êtes-vous encore sans
intelligence?
Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va
dans le ventre, puis est jeté dans les lieux secrets?
Mais ce qui sort de la bouche vient du coeur, et c’est ce qui
souille l’homme.
Car c’est du coeur que viennent les mauvaises pensées, les
meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux
témoignages, les calomnies.
Voilà les choses qui souillent l’homme; mais manger sans s’être
lavé les mains, cela ne souille point l’homme.
Jésus, étant parti de là, se retira dans le territoire de Tyr et de
Sidon.
Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui
cria: Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! Ma fille est
cruellement tourmentée par le démon.
Il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples s’approchèrent, et
lui dirent avec insistance: Renvoie-la, car elle crie derrière
nous.
Il répondit: Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la
maison d’Israël.
Mais elle vint se prosterner devant lui, disant: Seigneur,
secours-moi!
Il répondit: Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants,
et de le jeter aux petits chiens.
Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres.
Alors Jésus lui dit: Femme, ta foi est grande; qu’il te soit
fait comme tu veux. Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
Jésus quitta ces lieux, et vint près de la mer de Galilée. Étant
monté sur la montagne, il s’y assit.
Alors s’approcha de lui une grande foule, ayant avec elle des
boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés, et beaucoup d’autres
malades. On les mit à ses pieds, et il les guérit;
en sorte que la foule était dans l’admiration de voir que les muets
parlaient, que les estropiés étaient guéris, que les boiteux marchaient,
que les aveugles voyaient; et elle glorifiait le Dieu d’Israël.
Jésus, ayant appelé ses disciples, dit: Je suis ému de
compassion pour cette foule; car voilà trois jours qu’ils sont près de
moi, et ils n’ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de
peur que les forces ne leur manquent en chemin.
Les disciples lui dirent: Comment nous procurer dans ce lieu désert
assez de pains pour rassasier une si grande foule?
Jésus leur demanda: Combien avez-vous de pains? Sept,
répondirent-ils, et quelques petits poissons.
Alors il fit asseoir la foule par terre,
prit les sept pains et les poissons, et, après avoir rendu grâces,
il les rompit et les donna à ses disciples, qui les distribuèrent à la
foule.
Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta sept corbeilles
pleines des morceaux qui restaient.
Ceux qui avaient mangé étaient quatre mille hommes, sans les femmes
et les enfants.
Ensuite, il renvoya la foule, monta dans la barque, et se rendit
dans la contrée de Magadan.
Matthieu 16
Les pharisiens et les sadducéens abordèrent Jésus et, pour
l’éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du
ciel.
Jésus leur répondit: Le soir, vous dites: Il fera beau, car le
ciel est rouge; et le matin:
Il y aura de l’orage aujourd’hui, car le ciel est d’un rouge
sombre. Vous savez discerner l’aspect du ciel, et vous ne pouvez
discerner les signes des temps.
Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne
lui sera donné d’autre miracle que celui de Jonas. Puis il les
quitta, et s’en alla.
Les disciples, en passant à l’autre bord, avaient oublié de prendre
des pains.
Jésus leur dit: Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens
et des sadducéens.
Les disciples raisonnaient en eux-mêmes, et disaient: C’est parce
que nous n’avons pas pris de pains.
Jésus, l’ayant connu, dit: Pourquoi raisonnez-vous en
vous-mêmes, gens de peu de foi, sur ce que vous n’avez pas pris de
pains?
Etes-vous encore sans intelligence, et ne vous rappelez-vous
plus les cinq pains des cinq mille hommes et combien de paniers vous
avez emportés,
ni les sept pains des quatre mille hommes et combien de
corbeilles vous avez emportées?
Comment ne comprenez-vous pas que ce n’est pas au sujet de pains
que je vous ai parlé? Gardez-vous du levain des pharisiens et des
sadducéens.
Alors ils comprirent que ce n’était pas du levain du pain qu’il
avait dit de se garder, mais de l’enseignement des pharisiens et des
sadducéens.
Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe,
demanda à ses disciples: Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de
l’homme?
Ils répondirent: Les uns disent que tu es Jean Baptiste; les autres,
Élie; les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes.
Et vous, leur dit-il,* qui dites-vous que je suis?**
Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils
de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela,
mais c’est mon Père qui est dans les cieux.
Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je
bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront
point contre elle.
Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras
sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre
sera délié dans les cieux.
Alors il recommanda aux disciples de ne dire à personne qu’il était
le Christ.
Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il
fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des
anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à
mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour.
Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit: A Dieu
ne plaise, Seigneur! Cela ne t’arrivera pas.
Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre: Arrière de moi, Satan!
tu m’es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu,
mais celles des hommes.
Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu’un veut venir après
moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me
suive.
Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la
perdra à cause de moi la trouvera.
Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il
perdait son âme? ou, que donnerait un homme en échange de son
âme?
Car le Fils de l’homme doit venir dans la gloire de son Père,
avec ses anges; et alors il rendra à chacun selon ses oeuvres.
Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne
mourront point, qu’ils n’aient vu le Fils de l’homme venir dans son
règne.
Matthieu 17
Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean, son
frère, et il les conduisit à l’écart sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux; son visage resplendit comme le
soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.
Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, s’entretenant avec
lui.
Pierre, prenant la parole, dit à Jésus: Seigneur, il est bon que
nous soyons ici; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour
toi, une pour Moïse, et une pour Élie.
Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici,
une voix fit entendre de la nuée ces paroles: Celui-ci est mon Fils
bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection: écoutez-le!
Lorsqu’ils entendirent cette voix, les disciples tombèrent sur leur
face, et furent saisis d’une grande frayeur.
Mais Jésus, s’approchant, les toucha, et dit: Levez-vous, n’ayez
pas peur!
Ils levèrent les yeux, et ne virent que Jésus seul.
Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre:
Ne parlez à personne de cette vision, jusqu’à ce que le Fils de
l’homme soit ressuscité des morts.
Les disciples lui firent cette question: Pourquoi donc les scribes
disent-ils qu’Élie doit venir premièrement?
Il répondit: Il est vrai qu’Élie doit venir, et rétablir toutes
choses.
Mais je vous dis qu’Élie est déjà venu, qu’ils ne l’ont pas
reconnu, et qu’ils l’ont traité comme ils ont voulu. De même le Fils de
l’homme souffrira de leur part.
Les disciples comprirent alors qu’il leur parlait de Jean
Baptiste.
Lorsqu’ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se jeter à
genoux devant Jésus, et dit:
Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre
cruellement; il tombe souvent dans le feu, et souvent dans l’eau.
Je l’ai amené à tes disciples, et ils n’ont pas pu le guérir.
Race incrédule et perverse, répondit Jésus,* jusques à
quand serai-je avec vous? jusques à quand vous supporterai-je?
Amenez-le-moi ici.*
Jésus parla sévèrement au démon, qui sortit de lui, et l’enfant fut
guéri à l’heure même.
Alors les disciples s’approchèrent de Jésus, et lui dirent en
particulier: Pourquoi n’avons-nous pu chasser ce démon?
C’est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus.* Je
vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé,
vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d’ici là, et elle se
transporterait; rien ne vous serait impossible.*
Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le
jeûne.
Pendant qu’ils parcouraient la Galilée, Jésus leur dit: Le Fils
de l’homme doit être livré entre les mains des hommes;
ils le feront mourir, et le troisième jour il ressuscitera.
Ils furent profondément attristés.
Lorsqu’ils arrivèrent à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux
drachmes s’adressèrent à Pierre, et lui dirent: Votre maître ne
paie-t-il pas les deux drachmes?
Oui, dit-il. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint,
et dit: Que t’en semble, Simon? Les rois de la terre, de qui
perçoivent-ils des tributs ou des impôts? de leurs fils, ou des
étrangers?
Il lui dit: Des étrangers. Et Jésus lui répondit: Les fils en
sont donc exempts.
Mais, pour ne pas les scandaliser, va à la mer, jette l’hameçon,
et tire le premier poisson qui viendra; ouvre-lui la bouche, et tu
trouveras un statère. Prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour
toi.
Matthieu 18
En ce moment, les disciples s’approchèrent de Jésus, et dirent: Qui
donc est le plus grand dans le royaume des cieux?
Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux,
et dit: Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez
et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans
le royaume des cieux.
C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant
sera le plus grand dans le royaume des cieux.
Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci,
me reçoit moi-même.
Mais, si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en
moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une meule de
moulin, et qu’on le jetât au fond de la mer.
Malheur au monde à cause des scandales! Car il est nécessaire
qu’il arrive des scandales; mais malheur à l’homme par qui le scandale
arrive!
Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute,
coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la
vie boiteux ou manchot, que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être
jeté dans le feu éternel.
Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et
jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n’ayant
qu’un oeil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans le feu de la
géhenne.
Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous dis
que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon
Père qui est dans les cieux.
Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était
perdu.
Que vous en semble? Si un homme a cent brebis, et que l’une
d’elles s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur
les montagnes, pour aller chercher celle qui s’est égarée?
Et, s’il la trouve, je vous le dis en vérité, elle lui cause
plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas
égarées.
De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les
cieux qu’il se perde un seul de ces petits.
Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul.
S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.
Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux
personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux
ou de trois témoins.
S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église; et s’il refuse
aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un
publicain.
Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre
sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera
délié dans le ciel.
Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la
terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par
mon Père qui est dans les cieux.
Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au
milieu d’eux.
Alors Pierre s’approcha de lui, et dit: Seigneur, combien de fois
pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi? Sera-ce
jusqu’à sept fois?
Jésus lui dit: Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à
septante fois sept fois.
C’est pourquoi, le royaume des cieux est semblable à un roi qui
voulut faire rendre compte à ses serviteurs.
Quand il se mit à compter, on lui en amena un qui devait dix
mille talents.
Comme il n’avait pas de quoi payer, son maître ordonna qu’il fût
vendu, lui, sa femme, ses enfants, et tout ce qu’il avait, et que la
dette fût acquittée.
Le serviteur, se jetant à terre, se prosterna devant lui, et
dit: Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout.
Ému de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et
lui remit la dette.
Après qu’il fut sorti, ce serviteur rencontra un de ses
compagnons qui lui devait cent deniers. Il le saisit et l’étranglait, en
disant: Paie ce que tu me dois.
Son compagnon, se jetant à terre, le suppliait, disant: Aie
patience envers moi, et je te paierai.
Mais l’autre ne voulut pas, et il alla le jeter en prison,
jusqu’à ce qu’il eût payé ce qu’il devait.
Ses compagnons, ayant vu ce qui était arrivé, furent
profondément attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce
qui s’était passé.
Alors le maître fit appeler ce serviteur, et lui dit: Méchant
serviteur, je t’avais remis en entier ta dette, parce que tu m’en avais
supplié;
ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j’ai
eu pitié de toi?
Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il
eût payé tout ce qu’il devait.
C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de
vous ne pardonne à son frère de tout son coeur.
Matthieu 19
Lorsque Jésus eut achevé ces discours, il quitta la Galilée, et alla
dans le territoire de la Judée, au delà du Jourdain.
Une grande foule le suivit, et là il guérit les malades.
Les pharisiens l’abordèrent, et dirent, pour l’éprouver: Est-il
permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque?
Il répondit: N’avez-vous pas lu que le créateur, au
commencement, fit l’homme et la femme
et qu’il dit: C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa
mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule
chair?
Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que
l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.
Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner à la
femme une lettre de divorce et de la répudier?
Il leur répondit: C’est à cause de la dureté de votre coeur que
Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n’en
était pas ainsi.
Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour
infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère.
Ses disciples lui dirent: Si telle est la condition de l’homme à
l’égard de la femme, il n’est pas avantageux de se marier.
Il leur répondit: Tous ne comprennent pas cette parole, mais
seulement ceux à qui cela est donné.
Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère;
il y en a qui le sont devenus par les hommes; et il y en a qui se sont
rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut
comprendre comprenne.
Alors on lui amena des petits enfants, afin qu’il leur imposât les
mains et priât pour eux. Mais les disciples les repoussèrent.
Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas
de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur
ressemblent.
Il leur imposa les mains, et il partit de là.
Et voici, un homme s’approcha, et dit à Jésus: Maître, que dois-je
faire de bon pour avoir la vie éternelle?
Il lui répondit: Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon? Un
seul est le bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les
commandements. Lesquels? lui dit-il.
Et Jésus répondit: Tu ne tueras point; tu ne commettras point
d’adultère; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage;
honore ton père et ta mère;
et: tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Le jeune homme lui dit: J’ai observé toutes ces choses; que me
manque-t-il encore?
Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu
possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis
viens, et suis-moi.
Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s’en alla tout
triste; car il avait de grands biens.
Jésus dit à ses disciples: Je vous le dis en vérité, un riche
entrera difficilement dans le royaume des cieux.
Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer
par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de
Dieu.
Les disciples, ayant entendu cela, furent très étonnés, et dirent:
Qui peut donc être sauvé?
Jésus les regarda, et leur dit: Aux hommes cela est impossible,
mais à Dieu tout est possible.
Pierre, prenant alors la parole, lui dit: Voici, nous avons tout
quitté, et nous t’avons suivi; qu’en sera-t-il pour nous?
Jésus leur répondit: Je vous le dis en vérité, quand le Fils de
l’homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de
sa gloire, vous qui m’avez suivi, vous serez de même assis sur douze
trônes, et vous jugerez les douze tribus d’Israël.
Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses
soeurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses
terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie
éternelle.
Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des
derniers seront les premiers.
Matthieu 20
Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui
sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne.
Il convint avec eux d’un denier par jour, et il les envoya à sa
vigne.
Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d’autres qui
étaient sur la place sans rien faire.
Il leur dit: Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui
sera raisonnable.
Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième heure et
vers la neuvième, et il fit de même.
Étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d’autres qui
étaient sur la place, et il leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici toute
la journée sans rien faire?
Ils lui répondirent: C’est que personne ne nous a loués. Allez
aussi à ma vigne, leur dit-il.
Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son
intendant: Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des
derniers aux premiers.
Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un
denier.
Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage; mais
ils reçurent aussi chacun un denier.
En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la
maison,
et dirent: Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, et tu les
traites à l’égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et la
chaleur.
Il répondit à l’un d’eux: Mon ami, je ne te fais pas tort;
n’es-tu pas convenu avec moi d’un denier?
Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner à ce
dernier autant qu’à toi.
Ne m’est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux? Ou
vois-tu de mauvais oeil que je sois bon?
Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront
les derniers.
Pendant que Jésus montait à Jérusalem, il prit à part les douze
disciples, et il leur dit en chemin:
Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera
livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront
à mort,
et ils le livreront aux païens, pour qu’ils se moquent de lui,
le battent de verges, et le crucifient; et le troisième jour il
ressuscitera.
Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils,
et se prosterna, pour lui faire une demande.
Il lui dit: Que veux-tu? Ordonne, lui dit-elle, que mes
deux fils, que voici, soient assis, dans ton royaume, l’un à ta droite
et l’autre à ta gauche.
Jésus répondit: Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous
boire la coupe que je dois boire? Nous le pouvons, dirent-ils.
Et il leur répondit: Il est vrai que vous boirez ma coupe; mais
pour ce qui est d’être assis à ma droite et à ma gauche, cela ne dépend
pas de moi, et ne sera donné qu’à ceux à qui mon Père l’a
réservé.
Les dix, ayant entendu cela, furent indignés contre les deux
frères.
Jésus les appela, et dit: Vous savez que les chefs des nations
les tyrannisent, et que les grands les asservissent.
Il n’en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut
être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur;
et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre
esclave.
C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être
servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de
plusieurs.
Lorsqu’ils sortirent de Jéricho, une grande foule suivit Jésus.
Et voici, deux aveugles, assis au bord du chemin, entendirent que
Jésus passait, et crièrent: Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de
David!
La foule les reprenait, pour les faire taire; mais ils crièrent plus
fort: Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David!
Jésus s’arrêta, les appela, et dit: Que voulez-vous que je vous
fasse?
Ils lui dirent: Seigneur, que nos yeux s’ouvrent.
Ému de compassion, Jésus toucha leurs yeux; et aussitôt ils
recouvrèrent la vue, et le suivirent.
Matthieu 21
Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem, et qu’ils furent arrivés à
Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux
disciples,
en leur disant: Allez au village qui est devant vous; vous
trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle;
détachez-les, et amenez-les-moi.
Si, quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez: Le
Seigneur en a besoin. Et à l’instant il les laissera aller.
Or, ceci arriva afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le
prophète:
Dites à la fille de Sion: Voici, ton roi vient à toi, Plein de
douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d’une ânesse.
Les disciples allèrent, et firent ce que Jésus leur avait
ordonné.
Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, mirent sur eux leurs vêtements, et
le firent asseoir dessus.
La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le
chemin; d’autres coupèrent des branches d’arbres, et en jonchèrent la
route.
Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient: Hosanna
au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna
dans les lieux très hauts!
Lorsqu’il entra dans Jérusalem, toute la ville fut émue, et l’on
disait: Qui est celui-ci?
La foule répondait: C’est Jésus, le prophète, de Nazareth en
Galilée.
Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui
vendaient et qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des
changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons.
Et il leur dit: Il est écrit: Ma maison sera appelée une maison
de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs.
Des aveugles et des boiteux s’approchèrent de lui dans le temple. Et
il les guérit.
Mais les principaux sacrificateurs et les scribes furent indignés, à
la vue des choses merveilleuses qu’il avait faites, et des enfants qui
criaient dans le temple: Hosanna au Fils de David!
Ils lui dirent: Entends-tu ce qu’ils disent? Oui, leur
répondit Jésus. N’avez-vous jamais lu ces paroles: Tu as tiré des
louanges de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la
mamelle?
Et, les ayant laissés, il sortit de la ville pour aller à Béthanie,
où il passa la nuit.
Le matin, en retournant à la ville, il eut faim.
Voyant un figuier sur le chemin, il s’en approcha; mais il n’y
trouva que des feuilles, et il lui dit: Que jamais fruit ne naisse
de toi! Et à l’instant le figuier sécha.
Les disciples, qui virent cela, furent étonnés, et dirent: Comment
ce figuier est-il devenu sec en un instant?
Jésus leur répondit: Je vous le dis en vérité, si vous aviez de
la foi et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a
été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne: Ote-toi
de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait.
Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le
recevrez.
Jésus se rendit dans le temple, et, pendant qu’il enseignait, les
principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent lui dire: Par
quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné cette
autorité?
Jésus leur répondit: Je vous adresserai aussi une question; et,
si vous m’y répondez, je vous dirai par quelle autorité je fais ces
choses.
Le baptême de Jean, d’où venait-il? du ciel, ou des hommes?
Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux; Si nous répondons: Du ciel,
il nous dira: Pourquoi donc n’avez-vous pas cru en lui?
Et si nous répondons: Des hommes, nous avons à craindre la foule,
car tous tiennent Jean pour un prophète.
Alors ils répondirent à Jésus: Nous ne savons. Et il leur dit à son
tour: Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais
ces choses.
Que vous en semble? Un homme avait deux fils; et, s’adressant au
premier, il dit: Mon enfant, va travailler aujourd’hui dans ma
vigne.
Il répondit: Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il
alla.
S’adressant à l’autre, il dit la même chose. Et ce fils
répondit: Je veux bien, seigneur. Et il n’alla pas.
Lequel des deux a fait la volonté du père? Ils répondirent:
Le premier. Et Jésus leur dit: Je vous le dis en vérité, les
publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de
Dieu.
Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous
n’avez pas cru en lui. Mais les publicains et les prostituées ont cru en
lui; et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis
pour croire en lui.
Écoutez une autre parabole. Il y avait un homme, maître de
maison, qui planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, y creusa un
pressoir, et bâtit une tour; puis il l’afferma à des vignerons, et
quitta le pays.
Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses
serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa
vigne.
Les vignerons, s’étant saisis de ses serviteurs, battirent l’un,
tuèrent l’autre, et lapidèrent le troisième.
Il envoya encore d’autres serviteurs, en plus grand nombre que
les premiers; et les vignerons les traitèrent de la même
manière.
Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: Ils auront du
respect pour mon fils.
Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux:
Voici l’héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son
héritage.
Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le
tuèrent.
Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il
à ces vignerons?
Ils lui répondirent: Il fera périr misérablement ces misérables, et
il affermera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en donneront le
produit au temps de la récolte.
Jésus leur dit: N’avez-vous jamais lu dans les Écritures: La
pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de
l’angle; C’est du Seigneur que cela est venu, Et c’est un prodige à nos
yeux?
C’est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera
enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits.
Celui qui tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui
elle tombera sera écrasé.
Après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et
les pharisiens comprirent que c’était d’eux que Jésus parlait,
et ils cherchaient à se saisir de lui; mais ils craignaient la
foule, parce qu’elle le tenait pour un prophète.
Matthieu 22
Jésus, prenant la parole, leur parla de nouveau en parabole, et il
dit:
Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces
pour son fils.
Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux
noces; mais ils ne voulurent pas venir.
Il envoya encore d’autres serviteurs, en disant: Dites aux
conviés: Voici, j’ai préparé mon festin; mes boeufs et mes bêtes grasses
sont tués, tout est prêt, venez aux noces.
Mais, sans s’inquiéter de l’invitation, ils s’en allèrent,
celui-ci à son champ, celui-là à son trafic;
et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et
les tuèrent.
Le roi fut irrité; il envoya ses troupes, fit périr ces
meurtriers, et brûla leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs: Les noces sont prêtes; mais les
conviés n’en étaient pas dignes.
Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux
que vous trouverez.
Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous
ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut
pleine de convives.
Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut
là un homme qui n’avait pas revêtu un habit de noces.
Il lui dit: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit
de noces? Cet homme eut la bouche fermée.
Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds et les
mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs
et des grincements de dents.
Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.
Alors les pharisiens allèrent se consulter sur les moyens de
surprendre Jésus par ses propres paroles.
Ils envoyèrent auprès de lui leurs disciples avec les hérodiens, qui
dirent: Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu enseignes la voie
de Dieu selon la vérité, sans t’inquiéter de personne, car tu ne
regardes pas à l’apparence des hommes.
Dis-nous donc ce qu’il t’en semble: est-il permis, ou non, de payer
le tribut à César?
Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit: Pourquoi me
tentez-vous, hypocrites?
Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et
ils lui présentèrent un denier.
Il leur demanda: De qui sont cette effigie et cette
inscription?
De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à
César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
Étonnés de ce qu’ils entendaient, ils le quittèrent, et s’en
allèrent.
Le même jour, les sadducéens, qui disent qu’il n’y a point de
résurrection, vinrent auprès de Jésus, et lui firent cette
question:
Maître, Moïse a dit: Si quelqu’un meurt sans enfants, son frère
épousera sa veuve, et suscitera une postérité à son frère.
Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier se maria, et
mourut; et, comme il n’avait pas d’enfants, il laissa sa femme à son
frère.
Il en fut de même du second, puis du troisième, jusqu’au
septième.
Après eux tous, la femme mourut aussi.
A la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme? Car
tous l’ont eue.
Jésus leur répondit: Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne
comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu.
Car, à la résurrection, les hommes ne prendront point de femmes,
ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le
ciel.
Pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu
ce que Dieu vous a dit:
Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob?
Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants.
La foule, qui écoutait, fut frappée de l’enseignement de Jésus.
Les pharisiens, ayant appris qu’il avait réduit au silence les
sadducéens, se rassemblèrent,
et l’un d’eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour
l’éprouver:
Maître, quel est le plus grand commandement de la loi?
Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout
ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.
C’est le premier et le plus grand commandement.
Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton
prochain comme toi-même.
De ces deux commandements dépendent toute la loi et les
prophètes.
Comme les pharisiens étaient assemblés, Jésus les interrogea,
en disant: Que pensez-vous du Christ? De qui est-il fils?
Ils lui répondirent: De David.
Et Jésus leur dit: Comment donc David, animé par l’Esprit,
l’appelle-t-il Seigneur, lorsqu’il dit:
Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite,
Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied?
Si donc David l’appelle Seigneur, comment est-il son
fils?
Nul ne put lui répondre un mot. Et, depuis ce jour, personne n’osa
plus lui proposer des questions.
Matthieu 23
Alors Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit:
Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de
Moïse.
Faites donc et observez tout ce qu’ils vous disent; mais
n’agissez pas selon leurs oeuvres. Car ils disent, et ne font
pas.
Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules
des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.
Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi,
ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs
vêtements;
ils aiment la première place dans les festins, et les premiers
sièges dans les synagogues;
ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être
appelés par les hommes Rabbi, Rabbi.
Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est
votre Maître, et vous êtes tous frères.
Et n’appelez personne sur la terre votre père; car un seul est
votre Père, celui qui est dans les cieux.
Ne vous faites pas appeler directeurs; car un seul est votre
Directeur, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera
élevé.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous
fermez aux hommes le royaume des cieux; vous n’y entrez pas vous-mêmes,
et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous
dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l’apparence de
longues prières; à cause de cela, vous serez jugés plus
sévèrement.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous
courez la mer et la terre pour faire un prosélyte; et, quand il l’est
devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que
vous.
Malheur à vous, conducteurs aveugles! qui dites: Si quelqu’un
jure par le temple, ce n’est rien; mais, si quelqu’un jure par l’or du
temple, il est engagé.
Insensés et aveugles! lequel est le plus grand, l’or, ou le
temple qui sanctifie l’or?
Si quelqu’un, dites-vous encore, jure par l’autel, ce n’est
rien; mais, si quelqu’un jure par l’offrande qui est sur l’autel, il est
engagé.
Aveugles! lequel est le plus grand, l’offrande, ou l’autel qui
sanctifie l’offrande?
Celui qui jure par l’autel jure par l’autel et par tout ce qui
est dessus;
celui qui jure par le temple jure par le temple et par celui qui
l’habite;
et celui qui jure par le ciel jure par le trône de Dieu et par
celui qui y est assis.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous
payez la dîme de la menthe, de l’aneth et du cumin, et que vous laissez
ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la
fidélité: c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans négliger les autres
choses.
Conducteurs aveugles! qui coulez le moucheron, et qui avalez le
chameau.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous
nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et qu’au dedans ils sont
pleins de rapine et d’intempérance.
Pharisien aveugle! nettoie premièrement l’intérieur de la coupe
et du plat, afin que l’extérieur aussi devienne net.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous
ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, et
qui, au dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce
d’impuretés.
Vous de même, au dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais,
au dedans, vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité.
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous
bâtissez les tombeaux des prophètes et ornez les sépulcres des
justes,
et que vous dites: Si nous avions vécu du temps de nos pères,
nous ne nous serions pas joints à eux pour répandre le sang des
prophètes.
Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de
ceux qui ont tué les prophètes.
Comblez donc la mesure de vos pères.
Serpents, race de vipères! comment échapperez-vous au châtiment
de la géhenne?
C’est pourquoi, voici, je vous envoie des prophètes, des sages
et des scribes. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous battrez de
verges les autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville
en ville,
afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la
terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de
Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel.
Je vous le dis en vérité, tout cela retombera sur cette
génération.
Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux
qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants,
comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez
pas voulu!
Voici, votre maison vous sera laissée déserte;
car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à
ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur!
Matthieu 24
Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples
s’approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions.
Mais il leur dit: Voyez-vous tout cela? Je vous le dis en
vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit
renversée.
Il s’assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en
particulier lui faire cette question: Dis-nous, quand cela
arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du
monde?
Jésus leur répondit: Prenez garde que personne ne vous
séduise.
Car plusieurs viendront sous mon nom, disant: C’est moi qui suis
le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens.
Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres:
gardez-vous d’être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais
ce ne sera pas encore la fin.
Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un
royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements
de terre.
Tout cela ne sera que le commencement des douleurs.
Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir;
et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom.
Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se
haïront les uns les autres.
Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup
de gens.
Et, parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus
grand nombre se refroidira.
Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.
Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde
entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la
fin.
C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la
désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint,que
celui qui lit fasse attention!
alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les
montagnes;
que celui qui sera sur le toit ne descende pas pour prendre ce
qui est dans sa maison;
et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière
pour prendre son manteau.
Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui
allaiteront en ces jours-là!
Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de
sabbat.
Car alors, la détresse sera si grande qu’il n’y en a point eu de
pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y
en aura jamais.
Et, si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé;
mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés.
Si quelqu’un vous dit alors: Le Christ est ici, ou: Il est là,
ne le croyez pas.
Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils
feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il
était possible, même les élus.
Voici, je vous l’ai annoncé d’avance.
Si donc on vous dit: Voici, il est dans le désert, n’y allez
pas; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas.
Car, comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’en
occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme.
En quelque lieu que soit le cadavre, là s’assembleront les
aigles.
Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s’obscurcira, la
lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les
puissances des cieux seront ébranlées.
Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes
les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de
l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande
gloire.
Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils
rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux
jusqu’à l’autre.
Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que
ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous
connaissez que l’été est proche.
De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils
de l’homme est proche, à la porte.
Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que
tout cela n’arrive.
Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront
point.
Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni
les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul.
Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du
Fils de l’homme.
Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes
mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants,
jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche;
et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vînt et
les emportât tous: il en sera de même à l’avènement du Fils de
l’homme.
Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris
et l’autre laissé;
de deux femmes qui moudront à la meule, l’une sera prise et
l’autre laissée.
Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur
viendra.
Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille
de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas
percer sa maison.
C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de
l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas.
Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a
établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps
convenable?
Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera
faisant ainsi!
Je vous le dis en vérité, il l’établira sur tous ses
biens.
Mais, si c’est un méchant serviteur, qui dise en lui-même: Mon
maître tarde à venir,
s’il se met à battre ses compagnons, s’il mange et boit avec les
ivrognes,
le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s’y attend
pas et à l’heure qu’il ne connaît pas,
il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les
hypocrites: c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de
dents.
Matthieu 25
Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui,
ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l’époux.
Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq sages.
Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile
avec elles;
mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l’huile dans des
vases.
Comme l’époux tardait, toutes s’assoupirent et
s’endormirent.
Au milieu de la nuit, on cria: Voici l’époux, allez à sa
rencontre!
Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs
lampes.
Les folles dirent aux sages: Donnez-nous de votre huile, car nos
lampes s’éteignent.
Les sages répondirent: Non; il n’y en aurait pas assez pour nous
et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour
vous.
Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva; celles qui
étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte
fut fermée.
Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent: Seigneur,
Seigneur, ouvre-nous.
Mais il répondit: Je vous le dis en vérité, je ne vous connais
pas.
Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni
l’heure.
Il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, appela
ses serviteurs, et leur remit ses biens.
Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au
troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit.
Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les
fit valoir, et il gagna cinq autres talents.
De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux
autres.
Celui qui n’en avait reçu qu’un alla faire un creux dans la
terre, et cacha l’argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit
rendre compte.
Celui qui avait reçu les cinq talents s’approcha, en apportant
cinq autres talents, et il dit: Seigneur, tu m’as remis cinq talents;
voici, j’en ai gagné cinq autres.
Son maître lui dit: C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as
été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie
de ton maître.
Celui qui avait reçu les deux talents s’approcha aussi, et il
dit: Seigneur, tu m’as remis deux talents; voici, j’en ai gagné deux
autres.
Son maître lui dit: C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as
été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie
de ton maître.
Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha ensuite, et il
dit: Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu
n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné;
j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre;
voici, prends ce qui est à toi.
Son maître lui répondit: Serviteur méchant et paresseux, tu
savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que j’amasse où je n’ai
pas vanné;
il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon
retour, j’aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt.
Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix
talents.
Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais
à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a.
Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors,
où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les
anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire.
Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les
uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les
boucs;
et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa
gauche.
Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui
êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été
préparé dès la fondation du monde.
Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif,
et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger, et vous m’avez
recueilli;
j’étais nu, et vous m’avez vêtu; j’étais malade, et vous m’avez
visité; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi.
Les justes lui répondront: Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir
faim, et t’avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t’avons-nous
donné à boire?
Quand t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous recueilli; ou
nu, et t’avons-nous vêtu?
Quand t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés
vers toi?
Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les
fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes
frères, c’est à moi que vous les avez faites.
Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de
moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable
et pour ses anges.
Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger; j’ai eu
soif, et vous ne m’avez pas donné à boire;
j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli; j’étais nu,
et vous ne m’avez pas vêtu; j’étais malade et en prison, et vous ne
m’avez pas visité.
Ils répondront aussi: Seigneur, quand t’avons-nous vu ayant
faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne
t’avons-nous pas assisté?
Et il leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois
que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à
moi que vous ne les avez pas faites.
Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie
éternelle.
Matthieu 26
Lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, il dit à ses
disciples:
Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours, et que le Fils
de l’homme sera livré pour être crucifié.
Alors les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple se
réunirent dans la cour du souverain sacrificateur, appelé Caïphe;
et ils délibérèrent sur les moyens d’arrêter Jésus par ruse, et de
le faire mourir.
Mais ils dirent: Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu’il n’y
ait pas de tumulte parmi le peuple.
Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le
lépreux,
une femme s’approcha de lui, tenant un vase d’albâtre, qui
renfermait un parfum de grand prix; et, pendant qu’il était à table,
elle répandit le parfum sur sa tête.
Les disciples, voyant cela, s’indignèrent, et dirent: A quoi bon
cette perte?
On aurait pu vendre ce parfum très cher, et en donner le prix aux
pauvres.
Jésus, s’en étant aperçu, leur dit: Pourquoi faites-vous de la
peine à cette femme? Elle a fait une bonne action à mon égard;
car vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne
m’avez pas toujours.
En répandant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait pour ma
sépulture.
Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera
prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette
femme ce qu’elle a fait.
Alors l’un des douze, appelé Judas Iscariot, alla vers les
principaux sacrificateurs,
et dit: Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai? Et ils
lui payèrent trente pièces d’argent.
Depuis ce moment, il cherchait une occasion favorable pour livrer
Jésus.
Le premier jour des pains sans levain, les disciples s’adressèrent à
Jésus, pour lui dire: Où veux-tu que nous te préparions le repas de la
Pâque?
Il répondit: Allez à la ville chez un tel, et vous lui direz: Le
maître dit: Mon temps est proche; je ferai chez toi la Pâque avec mes
disciples.
Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné, et ils
préparèrent la Pâque.
Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze.
Pendant qu’ils mangeaient, il dit: Je vous le dis en vérité,
l’un de vous me livrera.
Ils furent profondément attristés, et chacun se mit à lui dire:
Est-ce moi, Seigneur?
Il répondit: Celui qui a mis avec moi la main dans le plat,
c’est celui qui me livrera.
Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais
malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré! Mieux vaudrait
pour cet homme qu’il ne fût pas né.
Judas, qui le livrait, prit la parole et dit: Est-ce moi, Rabbi?
Jésus lui répondit: Tu l’as dit.
Pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu
grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant: Prenez,
mangez, ceci est mon corps.
Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur
donna, en disant: Buvez-en tous;
car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu
pour plusieurs, pour la rémission des péchés.
Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la
vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume
de mon Père.
Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des
oliviers.
Alors Jésus leur dit: Je serai pour vous tous, cette nuit, une
occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les
brebis du troupeau seront dispersées.
Mais, après que je serai ressuscité, je vous précèderai en
Galilée.
Pierre, prenant la parole, lui dit: Quand tu serais pour tous une
occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi.
Jésus lui dit: Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant
que le coq chante, tu me renieras trois fois.
Pierre lui répondit: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te
renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose.
Là-dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémané, et il
dit aux disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je m’éloignerai
pour prier.
Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença
à éprouver de la tristesse et des angoisses.
Il leur dit alors: Mon âme est triste jusqu’à la mort; restez
ici, et veillez avec moi.
Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et
pria ainsi: Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne
de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu
veux.
Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à
Pierre: Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi!
Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la
tentation; l’esprit est bien disposé, mais la chair est
faible.
Il s’éloigna une seconde fois, et pria ainsi: Mon Père, s’il
n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que
ta volonté soit faite!
Il revint, et les trouva encore endormis; car leurs yeux étaient
appesantis.
Il les quitta, et, s’éloignant, il pria pour la troisième fois,
répétant les mêmes paroles.
Puis il alla vers ses disciples, et leur dit: Vous dormez
maintenant, et vous vous reposez! Voici, l’heure est proche, et le Fils
de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
Levez-vous, allons; voici, celui qui me livre
s’approche.
Comme il parlait encore, voici, Judas, l’un des douze, arriva, et
avec lui une foule nombreuse armée d’épées et de bâtons, envoyée par les
principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple.
Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui que je
baiserai, c’est lui; saisissez-le.
Aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit: Salut, Rabbi! Et il le
baisa.
Jésus lui dit: Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le.
Alors ces gens s’avancèrent, mirent la main sur Jésus, et le
saisirent.
Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, et tira
son épée; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui
emporta l’oreille.
Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux
qui prendront l’épée périront par l’épée.
Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me
donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges?
Comment donc s’accompliraient les Écritures, d’après lesquelles
il doit en être ainsi?
En ce moment, Jésus dit à la foule: Vous êtes venus, comme après
un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi.
J’étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple, et
vous ne m’avez pas saisi.
Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes
fussent accomplis. Alors tous les disciples l’abandonnèrent, et
prirent la fuite.
Ceux qui avaient saisi Jésus l’emmenèrent chez le souverain
sacrificateur Caïphe, où les scribes et les anciens étaient
assemblés.
Pierre le suivit de loin jusqu’à la cour du souverain sacrificateur,
y entra, et s’assit avec les serviteurs, pour voir comment cela
finirait.
Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient
quelque faux témoignage contre Jésus, suffisant pour le faire
mourir.
Mais ils n’en trouvèrent point, quoique plusieurs faux témoins se
fussent présentés. Enfin, il en vint deux, qui dirent:
Celui-ci a dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en
trois jours.
Le souverain sacrificateur se leva, et lui dit: Ne réponds-tu rien?
Qu’est-ce que ces hommes déposent contre toi?
Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la
parole, lui dit: Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es
le Christ, le Fils de Dieu.
Jésus lui répondit: Tu l’as dit. De plus, je vous le déclare,
vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite de la
puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.
Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a
blasphémé! Qu’avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous venez
d’entendre son blasphème. Que vous en semble?
Ils répondirent: Il mérite la mort.
Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des coups
de poing et des soufflets en disant:
Christ, prophétise; dis-nous qui t’a frappé.
Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante
s’approcha de lui, et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le
Galiléen.
Mais il le nia devant tous, disant: Je ne sais ce que tu veux
dire.
Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et
dit à ceux qui se trouvaient là; Celui-ci était aussi avec Jésus de
Nazareth.
Il le nia de nouveau, avec serment: Je ne connais pas cet
homme.
Peu après, ceux qui étaient là, s’étant approchés, dirent à Pierre:
Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait
reconnaître.
Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais
pas cet homme. Aussitôt le coq chanta.
Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le
coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura
amèrement.
Matthieu 27
Dès que le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les
anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire
mourir.
Après l’avoir lié, ils l’emmenèrent, et le livrèrent à Ponce Pilate,
le gouverneur.
Alors Judas, qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, se
repentit, et rapporta les trente pièces d’argent aux principaux
sacrificateurs et aux anciens,
en disant: J’ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent:
Que nous importe? Cela te regarde.
Judas jeta les pièces d’argent dans le temple, se retira, et alla se
pendre.
Les principaux sacrificateurs les ramassèrent, et dirent: Il n’est
pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c’est le prix du
sang.
Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ
du potier, pour la sépulture des étrangers.
C’est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu’à ce
jour.
Alors s’accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète:
Ils ont pris les trente pièces d’argent, la valeur de celui qui a été
estimé, qu’on a estimé de la part des enfants d’Israël;
et il les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me
l’avait ordonné.
Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l’interrogea, en
ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le
dis.
Mais il ne répondit rien aux accusations des principaux
sacrificateurs et des anciens.
Alors Pilate lui dit: N’entends-tu pas de combien de choses ils
t’accusent?
Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucune parole, ce qui étonna
beaucoup le gouverneur.
A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un
prisonnier, celui que demandait la foule.
Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas.
Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que
je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu’on appelle Christ?
Car il savait que c’était par envie qu’ils avaient livré Jésus.
Pendant qu’il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire:
Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste; car aujourd’hui j’ai beaucoup
souffert en songe à cause de lui.
Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule
de demander Barabbas, et de faire périr Jésus.
Le gouverneur prenant la parole, leur dit: Lequel des deux
voulez-vous que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas.
Pilate leur dit: Que ferai-je donc de Jésus, qu’on appelle Christ?
Tous répondirent: Qu’il soit crucifié!
Le gouverneur dit: Mais quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore
plus fort: Qu’il soit crucifié!
Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte
augmentait, prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule, et
dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde.
Et tout le peuple répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos
enfants!
Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de
verges Jésus, il le livra pour être crucifié.
Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et
ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte.
Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d’un manteau
écarlate.
Ils tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête,
et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s’agenouillant
devant lui, ils le raillaient, en disant: Salut, roi des Juifs!
Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur
sa tête.
Après s’être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui
remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.
Lorsqu’ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, appelé
Simon, et ils le forcèrent à porter la croix de Jésus.
Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne,
ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel; mais, quand il l’eut
goûté, il ne voulut pas boire.
Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant
au sort, afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète:
Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma
tunique.
Puis ils s’assirent, et le gardèrent.
Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit au-dessus de
sa tête: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs.
Avec lui furent crucifiés deux brigands, l’un à sa droite, et
l’autre à sa gauche.
Les passants l’injuriaient, et secouaient la tête,
en disant: Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois
jours, sauve-toi toi-même! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la
croix!
Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se
moquaient aussi de lui, et disaient:
Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! S’il est
roi d’Israël, qu’il descende de la croix, et nous croirons en lui.
Il s’est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s’il
l’aime. Car il a dit: Je suis Fils de Dieu.
Les brigands, crucifiés avec lui, l’insultaient de la même
manière.
Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eut des ténèbres
sur toute la terre.
Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte: Éli,
Éli, lama sabachthani? c’est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi
m’as-tu abandonné?
Quelques-un de ceux qui étaient là, l’ayant entendu, dirent: Il
appelle Élie.
Et aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge, qu’il remplit de
vinaigre, et, l’ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire.
Mais les autres disaient: Laisse, voyons si Élie viendra le
sauver.
Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l’esprit.
Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut
jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent,
les sépulcres s’ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient
morts ressuscitèrent.
Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils
entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de
personnes.
Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant
vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, furent saisis
d’une grande frayeur, et dirent: Assurément, cet homme était Fils de
Dieu.
Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin; qui avaient
accompagné Jésus depuis la Galilée, pour le servir.
Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et de
Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
Le soir étant venu, arriva un homme riche d’Arimathée, nommé Joseph,
lequel était aussi disciple de Jésus.
Il se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus. Et Pilate
ordonna de le remettre.
Joseph prit le corps, l’enveloppa d’un linceul blanc,
et le déposa dans un sépulcre neuf, qu’il s’était fait tailler dans
le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du sépulcre, et il
s’en alla.
Marie de Magdala et l’autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du
sépulcre.
Le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux
sacrificateurs et les pharisiens allèrent ensemble auprès de
Pilate,
et dirent: Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit,
quand il vivait encore: Après trois jours je ressusciterai.
Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu’au troisième jour,
afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps, et dire au
peuple: Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait
pire que la première.
Pilate leur dit: Vous avez une garde; allez, gardez-le comme vous
l’entendrez.
Ils s’en allèrent, et s’assurèrent du sépulcre au moyen de la garde,
après avoir scellé la pierre.
Matthieu 28
Après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie de
Magdala et l’autre Marie allèrent voir le sépulcre.
Et voici, il y eut un grand tremblement de terre; car un ange du
Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre, et s’assit
dessus.
Son aspect était comme l’éclair, et son vêtement blanc comme la
neige.
Les gardes tremblèrent de peur, et devinrent comme morts.
Mais l’ange prit la parole, et dit aux femmes: Pour vous, ne
craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été
crucifié.
Il n’est point ici; il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez,
voyez le lieu où il était couché,
et allez promptement dire à ses disciples qu’il est ressuscité des
morts. Et voici, il vous précède en Galilée: c’est là que vous le
verrez. Voici, je vous l’ai dit.
Elles s’éloignèrent promptement du sépulcre, avec crainte et avec
une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle aux
disciples.
Et voici, Jésus vint à leur rencontre, et dit: Je vous
salue. Elles s’approchèrent pour saisir ses pieds, et elles se
prosternèrent devant lui.
Alors Jésus leur dit: Ne craignez pas; allez dire à mes frères
de se rendre en Galilée: c’est là qu’ils me verront.
Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde
entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs
tout ce qui était arrivé.
Ceux-ci, après s’être assemblés avec les anciens et avoir tenu
conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d’argent,
en disant: Dites: Ses disciples sont venus de nuit le dérober,
pendant que nous dormions.
Et si le gouverneur l’apprend, nous l’apaiserons, et nous vous
tirerons de peine.
Les soldats prirent l’argent, et suivirent les instructions qui leur
furent données. Et ce bruit s’est répandu parmi les Juifs, jusqu’à ce
jour.
Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus
leur avait désignée.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent devant lui. Mais
quelques-uns eurent des doutes.
Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi: Tout pouvoir m’a été
donné dans le ciel et sur la terre.
Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant
au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,
et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et
voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du
monde.